







Mariée dernière mode 1930-1960
L’évolution continue encore. L’hivizenn qui était réservée au mariage a laissé la place à une saë-noz noire en mérinos perlée sur le revers des manches. Le krapoz reste inchangé, la jupe se raccourcit encore, elle arrivera jusqu’au-dessus du mollet à la fin des années 1950. On est bien loin de l’astenn qui allait de 5 à 10 centimètres de hauteur lorsque l’on voit que le velours recouvre à présent la plus grande partie de la jupe ne la laissant visible que de 15 cm dans le haut. Une frise de fleurs est perlée sur le haut du velours de la jupe. Enfin le tablier en velours noir est entièrement perlé, il se trouve à la même hauteur que la jupe. Le mouchoir et la taledenn sont en tulle brodé. La coiffe est plus petite qu’avant et laisse découvrir un peu plus la taledenn à l’avant et l’on peut voir jusqu’à plus de 5 centimètres de cheveux à la fin des années 1950. Ce costume n’est pas uniquement un costume de mariage.En effet les jeunes filles se faisaient confectionner ce costume pour le baptême d’un proche parent dont elles étaient marraines, qu’elles portaient ensuite pour leur mariage et pour certaines processions.









Présentation des C O S T U M E S
Costume de cérémonie noir début du siècle
A la même époque était porté un costume identique en noir. La saë-noz, le krapoz, la jupe, le tablier sont les mêmes en noir. Cependant au bas de la jupe se trouve une bande de velours qui peut varier d’une dizaine à une vingtaine de centimètres. Ce rajout est l’évolution de l’astenn présent sur les costumes plus anciens. Le mouchoir est le même exactement. Le tablier en soierie noire est bordé d’une dentelle étroite noire. Ces deux costumes sont des costumes de cérémonie, les femmes portaient le costume noir puisqu’elles étaient en deuil depuis la guerre de 1870.
Mariée long noir
Le costume de mariée long noir et le mariée long couleur sont contemporains, ils étaient strictement identiques si ce n’est la couleur, mais le noir a connu une évolution (velours, guipure, dentelle), contrairement au couleur qui est resté immuable. Le cercle a choisi la forme la plus récente du costume de mariée long noir. Le krapoz et l’hivizenn, sont noirs. La jupe est en tissu noir, en bas de la jupe se trouve une bande de velours noir de 30 cm, un galon de macramé marque la séparation entre la jupe et le rajout. Le tablier est en soierie et bordé de dentelle noire ou plus récemment en velours orné d’une dentelle plus large que ceux en soierie et agrémenté de macramé également. Le mouchoir, la taledenn et la coiffedispleg sont en guipure ou en dentelle fine.
Le costume de travail
Il est le même que le costume précédent avec cependant un tablier moins beau pour aller au champ, en tissu à petites fleurs, et on ne portait pas la coiffe pour le travail, les femmes étaient donc en taledenn à bords en organdi et motifs en dentelle ou tulle.
Le porpant
Le porpant (pourpoint) a succédé à la rokedenn, il s’est porté durant le XIXème. Il est composé d’un pourpoint mauve foncé, ajusté à la taille, évasé à l'arrière et porté sur un étagement de gilets de couleurs différentes, le nombre de gilets traduisait la richesse. Dans le costume recomposé il s’agit d’un gilet écru puis d’un gilet rouge, ceints par un gouriz à carreaux rouge et blanc, qui retient le bragou en drap rouille. Les guêtres du même drap sont fermées par des petits boutons dorés, et maintenues au bragou par des cordons rouges à deux pompons multicolores. Elles forment un triangle qui recouvre le haut de la chaussure à grande boucle. Le chapeau porté avec ce costume s’appelle tok buzug en raison de chenilles de couleur fixées sur les bords du chapeau qui n’a pas de guides et a une forme arrondie. Ce costume se porte sur une chemise à col mao, entouré d’un fichu à carreaux rouge et blanc simplement noué.
La veste verte
Il s’agit d’un costume de mariage de la fin du XIXème au début du XXème, composé d’un jiletenn dindan mauve foncé,d’un gouriz bleu uni, d’un jiletenn war c’horre vert, d’une cravate en soie brochée de Plougastel à fleurs sur fond bleu. Le chapeau est garni d’une boucle à l’arrière qui tient les guides de velours descendant jusqu’au niveau des reins. Le pantalon noir a la forme Plougastel mais cette veste s'accompagnait d'un pantalon noir citadin dans les dernières années de son port.
Le kab an aod
Kab an aod signifie veste de la grève, c’est un costume de pêcheur. Il s’agit d’un costume ancien également du XIXème. Il est composé d’un gilet de couleur(en l’occurrence celui porté par le cercle est rouge), d'un gouriz à carreaux rouge et blanc, d’un kab, veste à capuche en lin ajustée à la taille et s’évasant comme le porpant, d’un fichu à carreaux rouge et blanc, d’un pantalon forme Plougastel en lin blanc, et d’un bonnet jigovi rouge.
La veste bleue
La période de port de cette veste est la même que la veste mauve. Elle se portait après la naissance de leur premier enfant. La veste bleue s’assombrit au fil des années et est presque noire pour les deuils. Le jiletenn dindan est noir avec des boutons noirs fleuris, le gouriz bleu uni, la cravate est fleurie à fond bleu. Il en va de même que le précédent pour le pantalon et le chapeau.
La veste mauve
C’est un costume datant de la fin du XIXème et qui a été porté jusqu’à la fin des années 1950. Il est destiné aux jeunes hommes, qui le portent jusqu’à la naissance du premier enfant. Le jiletenn dindan est vert avec des boutons argentés, le gouriz à carreaux bleu et blanc, le jiletenn warc’horre est mouk (violine). La cravate fleurie à fond blanc. Le pantalon était le même que pour la veste verte, il s’agit du même chapeau également.
Présentation tirée du dossier de Diane SOUBIGOU "La broderie en Pays Plougastel" qu'elle a défendu pour son élection de reine de Cornouaille en 2012.
Le costume rouge
C’est le plus ancien costume recomposé, il date du XVIIIème.
Il est composé d’une veste longue (mi- cuisses) en drap rouge,
porté sur des gilets étagés de diverses couleurs (mauve,
rouge blanc), le nombre de gilets traduisait la richesse. Un
gouriz à carreaux rouge et blanc, retient le bragou braz de
même drap que la rokedenn, il pouvait se porter avec des
guêtres ou des chaussettes blanches. La cravate est à motifs
fleuris sur fond blanc. Les chaussures sont ornées d’une grande
boucle argentée. Les hommes du cercle ne porte pas la
rokedenn, ils portent seulement un gilet du dessous rouge, et
ils portent des chaussettes blanches.
Les costumes masculins
A l’inverse des femmes, la tenue vestimentaire des hommes a évolué au cours du XIXème, pour rester inchangée au cours du XXème. Il est composé néanmoins d’éléments communs :
- Le jiletenn war c’horre, veste courte à manches longues à 7 boutons.
- Le ou les jiletenn dindan, gilets du dessous sans manches à 7 boutons. Ils se portent boutonnés en bas par 2 ou 3 boutons, à l’arrière du gilet se trouve un soufflet.
- Le gouriz ou ceinture maintien le pantalon et soutient les reins. Il s’agit d’une bande de tissu d’environ 15 cm de largeur et d’1m30 de longueur qui entoure le bas du gilet du dessous.
- La cravate est en soie brochée de Plougastel à motif fleuri sur fond blanc ou bleu.
- Le fichu est en tissu à carreaux rouge et blanc. Il se noue par un simple noeud autour du cou.
- Le bragou braz culotte courte et bouffante, serrée aux genoux.
- Le pantalon forme Plougastel est large dans le haut et plus étroit dans le bas. Sans coutures sur les côtés, il est fendu à l’arrière à la taille fermé par un lacet.
- Le pantalon noir droit citadin.
- Un chapeau en castor.
Le costume couleur
Le cercle avait pour volonté de promouvoir les couleurs du costume. Dans un premier temps, après la création du cercle en 1946, les danseuses portaient des pièces de costumes personnels colorés, c’est-à-dire des costumes d’avant la première guerre mondiale. Pour une uniformisation
des danseuses, le cercle a confectionné des costumes
semblables au costume contemporain de l’époque
c’est-à-dire le sul dro ger, mais dans des couleurs et des
matières différentes. ainsi la saë-noz a un corps rouge
(comme le krapoz du costume de cérémonie couleur du début
du siècle) et a des manches vertes (comme l’hivizenn du
mariée long couleur), dont le revers est orné de perles
(comme sur le mariée dernière mode), ou d’un galon doré.
Le krapoz est bleu (comme pour le costume pilpous). La jupe
est violine (comme le mariée long couleur), le tablier est bleu
(comme le pilpous). Aux débuts du cercle il était fait en
soierie brochée en tissu d’ameublement dans les tons bleu-vert
et orné de rubans blancs fleuris. Il y a eu quelques rares tabliers en velours bleu brodés dans les années 1960. A présent depuis les années 1980 (le premier réalisé en 1965-1970), il est en velours bleu perlé (comme le mariée dernière mode) il est orné de rubans de soie broché de Plougastel fleuris sur fond bleu. Le mouchoir et la taledenn sont en dentelle et la coiffe dernière mode. Le costume couleur a continué d’évoluer en même temps que le costume traditionnel. En 1946, les femmes portaient encore traditionnellement le costume. La jupe s’est donc raccourcie avec le temps, la coiffe portée de plus en plus dégagée, jusqu’aux années 1970 où, avec la mode des mini- jupes, les jupes et tabliers arrivaient tout juste au-dessous du genou. Puis progressivement les jupes se sont rallongées plus raisonnablement.
C] Les costumes contemporains
Sul dro ger :
dimanche autour de la maison
Il est composé d’une saë- noz noire,
d’un krapoz noir, d’une jupe noire
avec unebalayeuse en bas, d’un
tablier en mérinos, d’un mouchoir
bleu à fleurs blanches pour les jeunes
filles et à carreaux bleus et blancs
pour les femmes mariées. La taledenn
est en organdi, la coiffe est la même
que la dernière mode de mariée. Il
s’agit d’un costume de petit dimanche,
c’est le costume qui est encore
actuellement porté par des Plougastelenn.
Mariée long couleur
Le costume de mariée datant
des années 1850 a été porté
jusqu’avant la guerre1914-1918.
Il est composé d’un krapoz
bleu, recouvert d’une hivizenn
verte, la jupe est en drap
violine bordée au bas par un
fin liseré vert, le tablier est en
soierie dans les tons mauves
bordé de dentelle écrue et
retenu par des lacets verts.
Le mouchoir, la taledenn et
la coiffe displeg sont en coton
bordés d’une fine dentelle.
B] Les costumes de grandes cérémonies religieuses
Enfant de Marie
Il est composé d’un krapoz bleu, recouvert d’une hivizenn blanche, d’une jupe blanche,
d’un tablier en dentelle orné dans le bas de trois grands noeuds de satin blanc. Ce
sont des lacets simples qui retiennent le tablier. Il y a un ruban seizenn bleu en satin
perlé de perles argentées qui ceinture la taille sur le krapoz mais sous l’hivizenn et
dont les pans tombent devant au milieu du tablier. Le mouchoir, la taledenn et la coiffe
displeg sont en tulle ou dentelle. Il s’agit du même costume que la communiante, mais
il était porté par des jeunes filles de plus de 15 ans lors des processions religieuses, qui
portaient la Vierge Marie à ces occasions. Il date probablement du XIXème puisqu'il a
la même forme que les costumes anciens. Il n’a pas évolué au cours des années :
jusque dans les années 1950 les jeunes filles faisaient encore leur communion avec ce
costume.
Costume de mariée
Costume de cérémonie couleur début du siècle
Vient ensuite un costume semblable légèrement
plus récent qui date début du XXème. Ici la saë-noz
a un corps bleu et des manches mauve, le krapoz
est rouge, la jupe verte bordée d’un liseré rouge et
le tablier en soierie jaune orné de lacets de soie
brochée de Plougastel fleuris sur fond mauve. Il est
toujours plus court que la jupe. Le mouchoir est en
coton blanc amidonné. La différence notable
d’époque par rapport au costume dit «pilpous»,
est la taille de la coiffe légèrement plus petite,
elle laisse apparaître un peu de cheveux.
A] Les costumes anciens
Pilpous
Le costume féminin le plus ancien reconstitué date du XIXème.
Il se compose d’une saë-noz à corps vert et manches mauve foncées (mouk mancheier)
d’un krapoz bleu, d’une jupe à longueur de chevilles, en lin blanc l’été et en drap
mauve agrémenté d’un astenn bordé d’un liseré de couleur rouge ou orange l’hiver,
d’un tablier pilpous plus court que la jupe.
Cette matière, le pilpous, est propre à Plougastel. Il s’agit d’un tissage de lin et de
laine. Elle était le plus souvent bleue, avec parfois des notes de couleur rouge dans
le tissage, mais le tablier pouvait aussi être teint en noir pour les deuils. Ce sont des
pièces uniques, donc tous les tabliers pilpous du cercle sont des pièces anciennes.
Le mouchoir est en tissu à carreaux rouge et blanc. La coiffe ne laisse apparaître
aucun cheveu et la taledenn est en dentelle.
Différents éléments composent la coiffe :- Le peigne lisse les cheveux à l’avant. Il détermine la distance de cheveux découverts- Le bonnet blev, ou bonnet à cheveux : pièce de tissu, auquel sont attachés les rubans de couleur, la borledenn et lataledenn qui maintient les cheveux
- La borledenn : pièce de métal enfermée par le bonnet blev.Les cheveux sont ensuite enroulés autour de la borledenn.
- La taledenn : il s’agit de la sous coiffe. Elle peut être entulle, en dentelle ou en coton. Les rubans de la même matière y sont cousus. Elle est attachée au bonnet blev.
- La talgenn : longue bande de tresse de laine ou de coton.Elle s’enroule en s’étageant tout autour de la tête pour lisser les cheveux. Cet étagement est entièrement recouvertde la taledenn.
- La koeff ou coiffe recouvre le tout. C’est une pièce de coton amidonnée avec deux ailes. Les ailes sont repliées de façon élaborée, et fixées au-dessus des rides de la coiffe grâce à une seule épingle. Le pliage de la coiffe se fait au préalable. La coiffe pouvait aussi se porter dépliée (displeg) pour les mêmes occasions que l’hivizenn.
Les costumes féminins
Le costume de la femme n’a pas connu d’évolution au cours du XVIIème jusqu’à la
fin du XIXème. Ce n’est qu’après les guerres 1870 que les femmes ont commencé à
changer leurs tenues vestimentaires et certaines à revêtir le noir. Cette évolution a
été constante jusqu’aux années 1950-1960.
Malgré cette évolution du costume, le costume reste composé des mêmes éléments :
- La saë-noz (1), il s’agit d’une camisole
- L’hivizenn veste qui se porte uniquement pour les grandes cérémonies religieuses
, c’est-à-dire la communion, les processions religieuses, le mariage (jusqu’aux
années 1930), et le deuil.
- Le krapoz (2) corselet sans manche échancré à bretelles étroites dans le dos.
Il se ferme grâce à un lacet à passer dans des oeillets à l’avant. Il se porte sur
la saë-noz ou sousl’hivizenn.
- La lostenn (3) jupe ridée à l’arrière. Elle peut être agrémentée d’un astenn
(rajout de tissu noir au bas de la jupe)de 5 à 10 cm.
- Le tavencher (4) tablier attaché par des lacets qui entourent la taille, se croisent derrière sur le krapoz et noué à l’avant par un noeud à une seule boucle. Le tablier n’entourepas entièrement la jupe, elle est visible de dos.
- Le mouchoir (5) pièce de tulle, dentelle, coton, se fixe à l’aide d’épingles à têtes blanches, à l’arrière en haut du dos,puis à l’avant en ne formant qu’une seule pointe.
Le costume est une partie du patrimoine de Plougastel très importante et particulière par différents aspects. En effet, il a toujours posé une énigme aux ethnologues car il ne s’apparente que d’assez loin au costume des paroisses environnantes. Ensuite les couleurs sont très vives, et leur association audacieuse ; il est vrai qu’après la guerre les femmes ont toutes revêtu le noir, néanmoins les hommes ont continué à se marier en veste mauve jusqu'à la fin des années cinquante. Enfin la commune de Plougastel est une des dernières de Bretagne à avoir porté le costume traditionnellement avec le pays bigouden et des communes du Morbihan. Le port du costume s’est arrêté dans les années 1950-1960 en grande majorité. A cette époque les jeunes filles se mariaient en costume puis revêtaient des vêtements civils. Néanmoins des femmes portent encore à l’heure actuelle le costume tous les jours. En 1994 elles étaient une cinquantaine de femmes. Tous ces éléments peuvent être expliqués par le fait que Plougastel est une presqu’île, caractéristique géographique qui induit une plus faible influence culturelle des communes voisines. Le cercle de Plougastel se doit donc de bien représenter ce patrimoine. La reconstitution des costumes de toutes les époques depuis les années 1990 y participe et permet de disposer d’une vaste collection de costumes aujourd’hui. Ces reconstitutions sont réalisées en grande partie par Anne-Marie SOUBIGOU, Suzette LE GALL, Hélène HERNOT et Françoise LE GUEN les costumières et brodeuses du cercle.